3 questions à Pierre CALVIN, Président de l’USIRF

Comment vont s’organiser les Assises de la Mobilité annoncées par les pouvoirs publics ?

Ces Assises décidées par le Président de la République devraient débuter début septembre et s’achever à la fin de l’année 2017. L’objectif au travers d’une concertation régionale et nationale est d’identifier les attentes et les besoins à 2030 des citoyens, des acteurs de la mobilité et des territoires. Elles devraient servir de base à la loi d’orientation sur les mobilités prévue au 1er semestre 2018. La loi pourrait aborder 3 volets :

–        Une loi de programmation définissant les moyens financiers qui seront affectés sur la mandature aux priorités arrêtées après concertation

–        Le cadre d’ouverture à la concurrence du ferroviaire (mise en œuvre du 4ème paquet ferroviaire)

–        Les dispositifs d’accompagnement de la politique de mobilité (appel à projets, soutien à l’innovation, dispositions législatives ou réglementaires)

Parmi les acteurs territoriaux importants qui seront sollicités, on retrouvera notamment les régions et les agglomérations.

Le Ministère des transports pourrait lancer un audit technique des réseaux routiers et ferroviaires pour mieux dimensionner les moyens financiers qui pourraient être affectés à leur remise à niveau.

 

Qu’attendre d’une loi d’orientation sur les mobilités ?

La Profession a besoin de visibilité tant à court terme qu’à moyen terme. Nous le réclamons depuis plusieurs années, cette visibilité étant indispensable pour former, recruter, investir et innover. Cette loi d’orientation devrait donc nous éclairer sur les volumes, les types d’ouvrages et les lieux d’implantation de ces infrastructures. Mais ce n’est pas suffisant, elle doit également au travers de la loi de programmation associée, sécuriser les financements nécessaires à leur réalisation.

Une priorité semble se dessiner en faveur de l’entretien de nos réseaux existants. C’est une bonne chose, le réseau routier national se dégrade d’année en année. N’oublions pas les aménagements nécessaires pour adapter nos réseaux routiers aux nouveaux usages et aux mobilités de demain. Les territoires attendent par ailleurs des investissements utiles à leur cohésion. Je pense aux contournements urbains notamment, mais aussi aux liaisons d’aménagement du territoire non encore achevées du type RCEA (Route Centre Europe Atlantique) qui permettent de réduire la fracture territoriale.

 

L’USIRF sera-t-elle force de propositions dans les Assises de la Mobilité ?

L’USIRF entend contribuer aux Assises de la Mobilité pour rappeler le rôle essentiel de la route dans la chaine de mobilité et jeter les bases de véritables perspectives. La route, Premier réseau social, permet plus de 85% des échanges de biens et de personnes. Elle est par ailleurs la condition d’accès aux modes alternatifs à la voiture individuelle. Elle doit donc y figurer en bonne place. La révolution des usages facilitée par la digitalisation est déjà en marche avec l’auto-partage, le covoiturage, le retour du bus, la mise en œuvre d’une réelle intermodalité, une billettique commune, des dispositifs d’exploitations multi-gestionnaires. La voiture autonome est un horizon qui va modifier la conception des infrastructures, le rôle des équipements de la route, la gouvernance des bassins de vie en termes de mobilité. Les innovations techniques se poursuivent pour améliorer le bilan environnemental et énergétique des infrastructures. Par ailleurs, on commence à concevoir des routes et des voiries portant des usages qui sortent du champ de la mobilité. On parle de route à énergie positive parce qu’elles contribuent à la production d’énergie (énergie à induction avec freinage des voitures, concept de route solaire, géothermique…).

L’USIRF entend donc apporter sa contribution aux débats. C’est dans cette perspective que sera organisée avec l’IDRRIM, TDIE, et l’ATEC une journée d’échanges sur la route et les mobilités le 16 novembre prochain à Paris.

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